L’histoire de l'herboristerie
L’herboristerie désigne à la fois le commerce et la préparation des plantes médicinales, mais aussi le lieu où sont vendues ces plantes. L’herboriste est celui qui connait et conseille les plantes médicinales.
Il existe 450 plantes médicinales inscrites à la Pharmacopée française. Sur ces 450 plantes, seulement 146 sont autorisées à la vente libre, c’est-à-dire en dehors d’une pharmacie (les pharmaciens non titulaires d’une pharmacie sont soumis à la même règle). On pourra les trouver dans des herboristeries, des magasins bio et autres magasins spécialisés.
Bien qu’existant depuis 1312, le diplôme d’herboriste a été supprimé en 1941 sous le régime de Vichy, suite à la création de l’Ordre des Pharmaciens. Il ne reste plus d’« herboriste » à proprement parlé aujourd’hui en France (alors qu’ils existent toujours chez tous nos voisins européens : Belgique, Allemagne, Espagne, Italie…). Grâce à la ténacité et au combat de nombreux acteurs de ce milieu, un projet de loi visant à réinstaurer ce diplôme est dans les rouages du Sénat depuis 2018. Ce projet est porté par le sénateur écologiste du Morbihan : Joël Labbé. Même si le métier d’herboriste n’est plus autorisé en France, aucune loi n’interdit l’ouverture d’herboristerie.
Ce projet de loi vise également à reconnaître le statut de paysan-herboriste. Les paysans-herboristes sont des producteur.rices de plantes médicinales, connaisseurs de leur territoire, de leur environnement et des plantes médicinales qui y poussent. Ils sont à la fois capables de cultiver, cueillir, récolter et conseiller ces plantes. Si leur territoire leur permet, ils favoriseront la cueillette sauvage (plantes non cultivées). Ils sont attachés au savoir et au savoir-faire autour de ces plantes médicinales qu’ils cueillent et cultivent.
Pour plus d’infos :
Fédération paysan.nes-herboristes
Comment devient-on « herboriste » ?
Comme vous le savez sûrement déjà, il n’y a plus de diplôme d’herboriste depuis 1941 : ce métier n’existe plus, il n’est pas autorisé de se revendiquer herboriste bien qu’il ne soit pas interdit d’ouvrir une herboristerie… Mais alors, comment devient-on « herboriste » ?
Il existe plusieurs voies d’apprentissage de l’herboristerie en France :
- les Écoles des Plantes regroupées au sein de la Fédération Française des Écoles d’Herboristerie : l’École des Plantes de Paris, l’Écoles Lyonnaise des Plantes Médicinales, INDERPLAM, l’École Bretonne d’Herboristerie et l’Institut Français d’Herboristerie
Ces écoles privées proposent des formations complètes (formation courte en 1 an ou longue en 2-3 ans) en herboristerie, botanique, aromathérapie…
- la Licence Professionnelle « Conseiller spécialisé en herboristerie et Produits de la Santé à base de Plantes » Créée il y a 4 ans par les professeurs Sabrina Boutefnouchet et Pierre Champy (aussi à la tête du DU de Phyto-aromathérapie de la faculté de pharmacie de Paris-Descartes), cette licence professionnelle propose 1 an d’alternance au sein d’une entreprise et de cours à de la faculté de Pharmacie de Paris Descartes
- les Diplômes Universitaires de Phyto-aromathérapie : faculté de Pharmacie de Paris-Descartes, Toulouse III, Nantes, Lyon 1, Grenoble, Tours, Lorraine, Côte d’Azur, Franche-Comté…
Ces DU s’adressent aux professionnels.les de santé (pharmacien, médecin, infirmier.e, sage-femme, dentiste…) souhaitant se spécialiser en phyto-aromathérapie. Ces formations sur 6 mois demanderont certains prérequis en physiologie, chimie, pharmacologie…
Petit point sur la formation en naturopathie : elle inclut plusieurs disciplines comme la nutrition, la phytothérapie, les massages, la gestion du stress etc. (définition très large évidemment).
La phytothérapie est donc une pratique au sein de la naturopathie. Son apprentissage reste très général. Les naturopathes devront, en plus de leur formation initiale, se spécialiser en herboristerie s’ils le souhaitent.
Retrouvez plus d’infos sur les sites respectifs de chaque écoles/formations.
Les limites de l’herboristerie
L’herboristerie est avant tout une médecine populaire et traditionnelle. Les plantes médicinales sont utilisées depuis la nuit des temps à travers le monde entier (encore aujourd’hui, 80% de la population mondiale se soigne grâce aux plantes).
La pratique de l’herboristerie est avant tout préventive : on se soigne pour ne pas tomber malade. Il ne faut pas attendre de tomber malade pour prendre soin de sa santé. Cela passera par des cures préventives pour préparer les différents systèmes physiologiques aux changements de saisons, d’alimentation…
L’herboristerie se veut allier et complémentaire de la médecine allopathique (ou « conventionnelle ») : en aucun cas les plantes médicinales ne pourront remplacer un traitement médical allopathique établit par un médecin.
Il est important de notifier certains points :
- Les plantes médicinales ont, par définition, des propriétés thérapeutiques. Elles doivent être consommées avec précaution : il est important de s’informer sur les contre-indications, mises en garde, précautions d’emploi, interactions médicamenteuses et populations à risque éventuelles ;
- « C’est la dose qui fait le poison » comme disait Peracelse. La pratique de l’herboristerie impose de respecter un dosage précis, une durée d’utilisation, une forme de prise…
- Se soigner par les plantes demande de la patience : certains résultats se feront voir au bout de quelques jours, semaines (et en seront d’autant plus pérennes).
- Les plantes médicinales ne peuvent pas tout soigner, elles ont leurs limites. Il faut accepter que dans certains cas, même après plusieurs tentatives, les résultats ne seront pas là et qu’il sera alors nécessaire de se tourner vers la médecine allopathique.
- Dans le cas de maladies graves (maladies chroniques, maladies auto-immunes, maladies rares…) certaines plantes médicinales seront contre-indiquées.